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Mon regard sur le Coronavirus 

Je souhaite revenir ici sur cet évènement inédit de notre vie. Jusqu'à quel point est-il venu chambouler nos vies ?

Je vous précise qu'il s'agit d'un avis personnel, de mon regard sur cet évènement et cet avis n'engage que moi. M'appuyant sur ce que j'ai entendu, vu, ressenti, je souhaite partager avec vous les aspects, qui selon moi, sont existentiels à la vie de tout être humain, et qui par conséquent, nous concernent tous. Ce virus a crée de l'anxiété, j'essaie d'en explorer les raisons.

Il est venu, comme de nulle part, sans prévenir, sans objectif connu, sans que nous sachions ce que c'est ni comment le combattre.

  • Pour ceux d'entre nous qui aiment le contrôle, l'organisation, la planification, la maitrise, ce virus est venu nous dire : " Vous ne pouvez pas TOUT contrôler ", et peut-être que vous aviez l'impression que vos vacances étaient organisées et sous contrôle, et pourtant, elles ne se passeront pas comme prévu ! 

  • Pour ceux d'entre nous qui croient en la science, qui ne se référent qu'aux éléments mesurables et rationnels, il est venu nous dire " Vous ne pouvez pas TOUT savoir, ni tout maitriser ". La science, avant de savoir, doit tout d'abord expérimenter pour pouvoir étudier ensuite pour enfin connaitre. Connaitre jusqu'à une nouvelle découverte. La science n'est pas toute-puissante.

  • Pour ceux d'entre nous qui, comme ST Thomas, ne croient que ce qu'ils voient, il est venu nous dire " Vous ne me voyez pas et pourtant j'existe ."

  • Pour ceux qui se disaient " la Chine, c'est loin, nous ne sommes pas concernés ", il est venu nous dire " Je suis là, je suis partout, je suis planétaire. " Je ne sais pas à ce jour si un ou plusieurs pays ont été épargnés.

  • Pour ceux qui se disent avoir une santé saine, ne pas fumer, ne pas boire, être sportif, et donc être hors de danger, il est venu nous dire " Je peux aussi vous atteindre ". 

Bref, ce virus vient remettre en question beaucoup de croyances. Ces croyances que nous avons développées pour tenter de nous apaiser, pour tenter de faire baisser notre anxiété, ont été balayées d'un tour de main. Le Covid-19 a fait fort. Il vient nous rappeler que nous sommes VULNERABLES. En plus de la peur de l'attraper, nous voilà anxieux car nos croyances s'effondrent.

Sur le thème de la vulnérabilité, il me semble qu'il est venu nous rappeler également que nous sommes mortels. Bien sur, nous le savons tous. Cependant, nous faisons, pour la plupart d'entre nous, comme si nous étions immortels. On se dit à bientôt quand on quitte un ami comme si on était certain de le revoir bientôt, on remet à demain les choses importantes, on va se coucher chaque soir comme si c'était une évidence que demain nous nous réveillerons. Et pourtant....

Alors quand on réalise que nous sommes mortels, quand le covid-19 nous donne la preuve que nous sommes vulnérables, vient une nouvelle préoccupation : le bilan de sa vie. Si ma vie s'arrête demain, suis-je ok ? Et oui, le sens de notre vie devient d'un seul coup très important. Nous nous disons " Mais moi, je n'ai pas fait tout ce que je voulais ! ", " Je n'ai pas exprimé mes sentiments à la personne désirée "... et nous ne souhaitons pas mourir avant d'avoir fait cela.... Et voilà ce virus générateur d'une nouvelle anxiété.

Et puis, nous avons vécu le confinement. Pour la première fois de notre vie, nous n'avions pas le droit de sortir de chez nous sans autorisation. Nous avons été privés de notre liberté de mouvement, de contact social, de nos amis, de nos familles. Au delà de nos premières réactions de colère et d'incompréhension, très vite le manque s'est fait sentir. Pour certains. Je dis pour certains, car pour d'autres, il y a eu comme un soulagement de ne plus être soumis à la pression sociale. Nouvelle découverte. Pour ceux qui ressentaient le manque, la solitude est venue avec la peur, l'angoisse : mourir seul. Pour ceux qui se sentaient enfin apaisés d'être seul, de pouvoir faire à leur guise, c'est le déconfinement qui a crée de l'angoisse : " il faut y retourner ", retourner dans cette jungle qui m'éloigne de moi-même. 

Et puis, quand nous étions dehors pour faire nos courses, l'Autre est devenu dangereux.Nous avons besoin de contact mais le contact fait peur, cet Autre peut nous transmettre le virus et nous amener à la maladie. Quel équilibre fragile ! Soi, les autres, la société...

Enfin, je terminerai avec la liberté. Cette liberté, si chère à nos coeurs, qui a été bousculée. Certains, beaucoup, ont choisi de respecter les règles, de rester à la maison, de " faire avec " là où d'autres n'ont pu supporter l'enfermement, la privation, l'obligation de rester à la maison. D'un coup, il y a eu les personnes responsables et celles inconscientes, ces dernières faisant peur aux premières, créant à nouveau de l'anxiété et la peur de l'Autre.

Certains étaient contraints de sortir, d'aller travailler, la boule au ventre pour certains. Une nouvelle échelle de valeur voyait le jour, qui passe en premier ? Mon travail, ma famille, ma santé ?

Il y a aussi ceux qui ont fait comme si le virus n'existait pas, qui ont préféré éteindre cette angoisse à l'intérieur et ont poursuivi leur vie comme si de rien n'était.

Tous, nous avons du faire face à notre responsabilité.

Le bilan moral de cet évènement ( je ne fais pas référence à la perte humaine car ce n'est pas le sujet ici) est selon moi que le coronavirus est venu perturber notre façon de vivre, notre façon de nous représenter le monde et que par conséquent, il a pu créer une nouvelle forme d'anxiété pour certains, renforcer un sentiment d'insécurité pour d'autres ou encore peut-être n'a t'il eu aucun impact sur votre vie. 

Il me semble, pour ma part, que le moment est propice pour choisir comment nous voulons vivre avec ces nouveaux éléments. Nous sommes des êtres humains, vulnérables, mortels, vivants au milieu d'autres êtres humains, dans un monde imprévisible. Si nous choisissons de vivre, la seule chose sur laquelle nous pouvons agir, notre seule part de liberté, c'est notre attitude face à nos expériences de vie avec ce contexte donné. La question qui me vient alors en tête est la suivante : nous sentez-nous libre de nos attitudes ?

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